C'est une question qui vient d'une collègue en référence à mes commentaires sur mon blogue et mes Twitter, inspirée du fait que l'enseignement de l'anglais devient une priorité presque au même titre que l'enseignement du français...
Alors, comment faire en sorte que nos acquis dans la pédagogie québécoise ne retournent pas au sinistre et aux oubliettes ?
Quels gestes posez-vous pour glorifier le travail de vos élèves et le vôtre ?
Toutes les fois que je suis arrivé dans une nouvelle école les titulaires les plus sottes me disaient toujours « tu dois faire tes preuves » parce qu'elles étaient certaines de les avoir faits en faisant colorier des pères Noël, des canards, des coeurs, des cartes de fête imprimés en série au photocopieur...
Alors, maintenant que « vos preuves » sont faites, comment faites-vous pour vous faire remarquer (vos élèves et vous) mettre notre matière en valeur ?
Oubliez les moins nantis, il existe d’excellents titulaires qui reconnaissent notre travail et l’applaudissent.
J'ai hâte de vous lire.
iPau
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Paul Carrière - Comment garantir l’importance de l’enseignement des arts ?
Posté le: 02 Mar 2011 21:47 Sujet du message:
Réponse écrite par Eric Haineault
Enseignant en arts plastiques, 2e cycle du secondaire
École Pierre-Bédard, St-Rémi
Commission scolaire des Grandes-Seigneuries
C'est la question qui tue ça!!!
En fait ce n'est pas toujours facile. Je n'en suis qu'à ma deuxième année en enseignement et mon expérience de cette année est à des années lumières de celle de l'année dernière.
À l'école où j'étais, les disciplines artistiques étaient considérées comme étant importantes. Dans une école de 1600 élèves, la direction avait même cru qu'il serait bon d'offrir les 4 arts. Le budget y est, les éleves participent, les enseignants des autres disciplines étaient assez collaboratifs également.
Cette année, c'est un contexte différent. Petite école loin de tout, coupé du reste du monde (pas de transport en commun, des élèves de 4e secondaire qui ne sont jamais allés à Montréal même si ils sont à 15 minutes du Pont Mercier), milieu défavorisé...Bref, la culture est loin d'être la priorité, et ce même dans le projet-école choisi par les enseignants. Budget limité, pas de temps reconnu pour de la récupération ni pour des activités parascolaires....Ma collègue et moi avons dû nous battre tout simplement parce que ce qui s'était fait par les années passées était plus ou moins original ou moins intéressant. Aussi, comme les espaces permettant d'accrocher étaient plus rares, il n'y avait pas beaucoup de moyens de voir faire voir le produit de nos élèves. Néanmoins, j'ai pu prendre en note des trucs pour gagner la reconnaissance dans notre milieu.
Faire de gros travaux: Les élèves en parlent entre eux. Un projet qui dure plusieurs cours est plus marquant et plus engageant qu'un projet de 2-3 périodes.
Sortir de la classe: Lorsque possible, sortir les élèves dans la classe. Quand les travaux sont grands, j'aime bien les installer à la cafétéria ou dans les corridors. Les élèves et les enseignants qui passent sont souvent curieux et viennent jeter un coup d'oeil, ça jase dans la salle des profs!
Permettre aux élèves de laisser leur trace: Des oeuvres qui sont récupérées par l'école, c'est toujours gagnant. Décorer des classes, la cafétéria, la bibliothèque...Ça motive les élèves de savoir que leur travail ne restera pas dans une armoire jusqu'à la prochaine rencontre de parents.
Prendre les demandes spéciales: En lien avec le point précédent, une enseignante de français disait qu'elle aurait bien aimé avoir un portrait de Nelligan dans sa classe....Et pourquoi pas Einstein en science ou encore Gallilée en géographie? D'une très brève discussion est né un projet de dessin que mes élèves adorent et dans lequel ils se valorisent beaucoup. Je me demande toujorus où je vais mettre les Katy Perry, Brad Pitt et Angelina Jolie....Mais bon, c'est beau!
Ouvrir son local: Pendant les pauses, ma porte reste toujours ouverte. Ça donne l'occasion aux éleves de venir montrer leurs projets à leurs amis... Certains regrettent leur choix d'option lorsqu'ils voient ce qu'on fait. C'est très informel, mais ça fait une maudite bonne publicité!
Facebook: On a tous une adresse fournie par la commission scolaire? C'est tout ce que ça prend pour ouvrir un compte gratuitement sur facebook! La grosse machine fait peur, je sais, mais on n'est pas obligé d'y entrer des informations personnelles qu'on ne veut pas donner à nos élèves et surtout, ça nous donne l'occasion de créer des albums et de diffuser en ligne les projets de nos élèves. Ajoutez vos élèves dans vos contact permet également de pouvoir communiquer avec eux facilement pour leur rappeller d'apporter du matériel en classe ou les journées de récupération par exemple. Bref, se servir des réseaux sociaux comme vitrine virtuelle pour les travaux d'élèves et, par la même occasion, faire voir ce que vous faites personnellement...Ça alimente de bien belles discussions!
Impliquer la communauté: Préparer des projets en y impliquant différents partenaires dans la communauté (club optimiste, maison des jeunes, équipe de sport locale) ou encore différents intervenants dans l'école. Ça donne du sérieux et de l'envergure à nos projets. Preuve que l'art c'est pas juste du collage de macaroni dans des assiettes en styrofoam!
Organiser des expos dans le bon ''timing'': Une exposition à visiter sur l'heure du dîner, c'est beau. Une expo qui adonne par hasard en même temps que le gala de fin d'année...ça donne un peu plus d'envergure et de visibilité!
S'informer du budget: On est téteux ou on ne l'est pas...Mais à la fin de l'année, souvent un montant du budget n'est pas encore dépensé et risque de disparaître si il n'est pas utilisé. C'est le temps de faire des réclamations pour des vitrines d'exposition ou des babillards pour afficher.
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Eric Haineault
Enseignant en arts plastiques, 2e cycle du secondaire
École Pierre-Bédard, St-Rémi
Commission scolaire des Grandes-Seigneuries
Paul Carrière - Comment garantir l’importance de l’enseignement des arts ?
Message original de :
Dominique Pissard
enseignante arts multimédia
secondaire
Rive-Sud de Montréal
B.R.A.V.O
Je n 'en fait pas le quart,et je suis quand même débordée... Comment fais-tu ?
Je suis admirative.
Paul Carrière - Comment garantir l’importance de l’enseignement des arts ?
EricHaineault
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3 groupes en arts... seulement
Faut dire que j'ai aussi de l'anglais et de l'éthique et culture religieuse...J'ai 6 planif au total. C'est un peu décourageant, mais ma motivation reste mes projets d'arts donc, je m'investis pas mal. En même temps, comme je le disais, de gros projets qui durent longtemps (rarement en bas de 6-7 cours), ça fait moins de projets à prévoir, donc moins d'organisation en dehors des cours.
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Eric Haineault
Enseignant en arts plastiques, 2e cycle du secondaire
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